Mai

ON A TOUJOURS RAISON DE LUTTER
« Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience ». Par ces
mots, le poète et résistant René Char, nous invite à l’action. Que notre vie ne vaut d’être
vécue que si nous posons des actes…
Or, aujourd’hui certains tentent de nous formater, nous uniformiser, nous fondre dans
un moule. Aujourd’hui, la contestation est suspecte, la colère à réprimer, la tendresse à
cacher, l’esprit critique à bannir…
Mais, à qui profite ce nivellement par le bas de la pensée critique, de la capacité à être
en colère, de notre faculté à faire preuve de solidarité ?
Car, si nos sentiments deviennent honteux, si notre comportement est formaté, nous
perdons toute capacité d’indignation, toute envie d’agir et de lutter.
En effet, nos luttes ne sont que l’expression de la façon dont nous concevons le monde,
de notre conception de l’égalité et de la solidarité, de notre rejet de l’égoïsme mais aussi
de l’amour que nous portons à d’autres que nous.
Nos combats ne sont donc jamais des combats égoïstes de soi-disant « privilégiés »
comme on l’entend trop souvent. Mais au contraire, ils sont tous l’expression d’un projet
de société altruiste fondé sur la pratique effective de la solidarité au profit de l’égalité.
Lutte contre les projets du gouvernement, marche contre le racisme, soutien au migrant,
lutte contre la remise en cause de l’avortement en Pologne, combat des Cheminots en
France… Tous traduisent la volonté de lutter pour sauvegarder nos droits les plus fondamentaux.
C’est ainsi que le 27 février, la CGSP, seule mais unie, a, une nouvelle fois, fait la preuve
que la résignation ne sera jamais une option. Une nouvelle fois, par une journée de grève
fédérale, elle a fait savoir au ministre Bacquelaine son opposition aux mesures de détricotage
des pensions des travailleurs des services publics. Certes, le Ministre continue
à ne rien entendre, ne rien voir et ne rien dire (d’intelligent). Face à ce mutisme, nous
continuons à suivre le dossier de très près et restons mobilisés et mobilisables.
En cette veille de Premier mai, commémoration des luttes ouvrières, osons réaffirmer que
notre force nous la tenons du collectif auquel nous appartenons, osons lever le poing,
non par tradition ou conformisme, mais pour dire notre indignation et notre colère.
On aura toujours raison de lutter. Sans les luttes sociales et solidaires, il n’y aurait pas de
sécurité sociale, pas de services publics. L’exemple plus récent du Portugal et sa remise
en cause des politiques d’austérité en apporte une nouvelle preuve.
Voilà pourquoi nous sommes de ceux qui avons fait le choix d’agir et ceux qui ne voudront
rien troubler n’auront donc ni nos égards ni notre patience !

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